Deux grandes directions émergent des concerts que vous allez diriger. La première est celle d’unsoin particulier apporté au classicisme avec notamment le Festival Beethoven et la seconde est votre intérêt pour le répertoire postromantique germanique… 

Chaque orchestre symphonique revient régulièrement aux bases de son répertoire, de Haydn aux premiers romantiques. Elles reposent sur  l’approfondissement du phrasé, de l’articulation et du son, autant de qualités que l’ONPL possède magnifiquement avec celle de prendre des risques à chaque concert. Le répertoire de l’Orchestre s’ouvre chaque année davantage vers les œuvres du postromantisme, de la Seconde École de Vienne*, du Jugendstil**.
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Précisément, trois œuvres magnifient ce répertoire : La petite sirène de Zemlinsky, le Concerto pour violon de Korngold et la Symphonie n°7 de Bruckner. Que représentent ces pièces dans votre panthéon musical ?
En tant que Viennois, je pourrais ajouter bien d’autres artistes qui ont nourri ce melting-pot de talents inouïs, au cœur de l’Europe. Tous dialoguaient entre eux comme dans une immense famille. Zemlinsky fut un éminent professeur, une figure-clé de Vienne. Korngold fut un génie précoce dont l’écriture évolua avec son exil à Hollywood. Mais, l’esprit de pureté demeura identique, tout comme chez Bruckner qui n’a jamais cessé de composer pour Dieu !
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Le Festival Beethoven associe concertos et symphonies. Dans quelle mesure l’interprétation « historiquement informée » a marqué votre conception de la musique classique ?
J’ai débuté ma carrière en tant que violoniste à Vienne, jouant sous la baguette de Nikolaus Harnoncourt. J’ai vécu l’époque du renouveau baroque, d’une vision « historiquement informée » qui a concerné tous les orchestres traditionnels. Les recherches d’Harnoncourt sur ce thème ont considérablement enrichi la vision des orchestres traditionnels et le travail de l’ONPL s’inscrit dans cet esprit.
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Vous allez diriger une œuvre rarement programmée, l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns, mais aussi de grands standards tels que La Mer de Debussy et les Carmina Burana de Orff…
Quand vous concevez une saison musicale, toutes les œuvres doivent être connectées entre elles. La partition de Saint-Saëns témoigne en France de l’influence de la musique allemande et les Carmina Burana associent texte et musique d’une manière incroyablement originale. Enfin, La Mer de Debussy fait écho à La petite sirène de Zemlinsky. N’est-ce pas un peu l’âme de notre région bordée de côtes ?
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Dans l’époque chargée d’incertitudes et de violences que nous traversons, que représente pour vous la vie d’un orchestre ?
Il faut interroger le public, sans cesse plus nombreux ! Notre ambition qui tient en trois idées fortes, à savoir la diversité des programmes allant du baroque à la musique d’aujourd’hui, la qualité des concerts et la venue d’artistes de premier plan, n’a qu’un seul but : toucher le cœur de chacun, offrir le plus précieux de tous les refuges, la plus belle de toutes les expériences.