Eurofonik

Voyage, voyage
Musique du monde ? « Musiques des mondes », préfère dire l’équipe d’Eurofonik. Et on la comprend puisque, depuis toujours, le festival joue la carte de l’éclectisme. Quel point commun entre la musique purement traditionnelle des Irlandais de FourWinds (des pointures du genre, qui plus est, programmées une veille de Saint-Patrick) et les Parisiens de Trans Kabar, fans de maloya réunionnais tout autant que de rock et de jazz (et ça s’entend) ? Sans doute la même envie de transmettre des airs ancestraux en se fichant des frontières. Une approche que partage à n’en pas douter Derya Yıldırım & Grup Şimşek, tête d’affiche du festival à ne manquer sous aucun prétexte. L’origine géographique de cette nouvelle sensation psyché-pop anatolienne ? Aussi bien la Turquie que l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Suède et l’Italie.
-
En bal(l)ade
Qui dit musiques du monde (euh, pardon, « des mondes ») dit forcément rencontres : de cultures, de sons, d’artistes… En la matière, le festival nous gâte avec ses deux propositions concoctées maison. D’abord la fameuse Création Eurofonik, qui met à l’honneur la Greque Kelly Thoma, internationalement reconnue pour son jeu de lyra crétoise, et surtout l’emblématique et immanquable soirée au Château des Ducs de Bretagne. Véritable festival dans le festival, cette déambulation dans les pièces du musée, à la nuit tombée, est l’occasion de découvrir 5 artistes dans leur plus simple apparat, en acoustique. Et pas des moindres avec des pointures telles que Torgeir Vassvik (chant traditionnel norvégien hypnotique comme de la cold wave) ou Gilles Chabenat et Daniela Heiderich (vielle et harpe jouées de part et d’autre du Rhin).

Matthieu Chauveau
Crédit photos : Kelly Thoma © Giannis Manioros / FourWinds © Fiona Morgan