À bicyclette !
De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaitre tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.
- Mercredi 26 Février 2025 à 20h00
44000 Nantes
L'interview
Fin janvier, Mathias Mlekuz et Philippe Rebbot étaient de passage au Katorza pour présenter À bicyclette ! Un road trip (à vélo) qui, entre légèreté et profondeur, exorcise une tragédie familiale.
Comment est née l’idée de ce film 100 % autobiographique ?
Mathias Mlekuz : à la suite de la mort de mon fils, Youri, qui avait fait un voyage marquant à vélo en 2018, de La Rochelle à la Turquie. J’ai voulu refaire ce voyage avec mon ami Philippe, qui m’a soumis l’idée d’en faire un film. À bicyclette ! est donc presque un documentaire. On a tout improvisé avec une équipe technique qui nous filmait pendant de longues heures chaque jour. C’est un film tourné un peu à l’aveugle, avec des accidents. Je l’ai “mis en scène” au montage. On avait 150 heures de rushes ! Il a fallu beaucoup travailler pour arriver à la version finale de 1h30.
Ne pas jouer de rôle et être soi-même devant la caméra, ça se prépare ?
Philippe Rebbot : Ça se prépare une vie entière ! Mais il n’y a pas de préparation d’acteur à proprement parler. Ce qu’on a essayé de faire, c’est d’être vraiment nous-mêmes. On est ami depuis 20 ans, donc on se parle déjà beaucoup naturellement. Le principe qu’on s’était donné, c’était d’avoir un “action” le premier jour, et un “coupez” le dernier. Entre-temps, les caméras étaient presque toujours allumées, ce qui les rendait d’autant plus faciles à oublier. Ce film, c’est juste deux types qui sont ensemble et qui avancent. Un eastern, vu qu’on va vers l’Est, comme d’autres font des westerns.
Pour de l’improvisation, vous philosophez plutôt bien. Il y a quelques citations poétiques dans vos longues conversations. J’aime beaucoup : « les mots sont des fleurs de néant »…
Philippe Rebbot : C’est de l’écrivain américain Richard Brautigan, qui est un peu mon viatique. Comme un catho qui se balade avec la Bible, moi j’ai toujours un Brautigan dans la poche (sourire). Je ne pensais pas que ça ferait partie du film, c’est sorti comme ça. Mais encore une fois, il y a beaucoup de tri dans le montage. Ce passage, c’est 3 minutes sur une conversation de 1h30. Mais comme le dit l’adage, « même une horloge arrêtée donne l’heure juste deux fois par jour ». Donc effectivement, à force de parler, on dit des choses intelligentes… Au moins deux fois par jour !
À bicyclette ! de Mathias Mlekuz
Sortie le 26 février.
Propos recueillis par Matthieu Chauveau
Crédit photos : © Matthieu Chauveau