Le Porteur d'Histoire
La première des cinq créations d'Alexis Michalik : une chasse au trésor littéraire au suspens digne des plus grandes séries actuelles !
- Jeudi 27 janvier 2022 à 20h15
- Samedi 29 janvier 2022 à 19h00
- Vendredi 4 Février 2022 à 19h00
- Samedi 5 Février 2022 à 19h00
- Jeudi 10 Février 2022 à 20h15
- Vendredi 11 Février 2022 à 19h00
- Vendredi 18 Février 2022 à 19h00
- Dimanche 20 Février 2022 à 17h15
- Jeudi 24 Février 2022 à 20h15
- Vendredi 25 Février 2022 à 19h00
- Vendredi 4 mars 2022 à 19h00
- Samedi 5 mars 2022 à 19h00
- Jeudi 17 mars 2022 à 20h15
- Vendredi 18 mars 2022 à 19h00
- Samedi 19 mars 2022 à 19h00
- Vendredi 25 mars 2022 à 19h00
- Samedi 26 mars 2022 à 19h00
- Jeudi 31 mars 2022 à 20h15
- Vendredi 8 avril 2022 à 20h15
- Samedi 9 avril 2022 à 19h00
- Jeudi 14 avril 2022 à 20h15
- Vendredi 15 avril 2022 à 20h15
- Samedi 16 avril 2022 à 19h00
- Samedi 23 avril 2022 à 19h00
- Jeudi 28 avril 2022 à 20h15
- Vendredi 29 avril 2022 à 20h15
44200 Nantes
L'interview
Auteur et metteur en scène à succès, récompensé par des Molière, Alexis Michalik est un touche-à-tout qui ne se refuse rien. Il recrée à Nantes, au Théâtre 100 Noms, sa pièce Le Porteur d’Histoire tandis que La Fleuriaye accueille la tournée de Une histoire d’amour. Rencontre.
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Finalement, le porteur d’histoire, c’est vous ?
Un peu. J’étais parti pour être comédien. J’écrivais pour le plaisir. Quand on crée, c’est parce qu’on ne peut pas s’en empêcher mais on se demande toujours si on est légitime. Est-ce que ce que je raconte a du sens ? Est-ce que ça va parler à quelqu’un ? C’est ça le doute. Au théâtre, la réponse est directe.
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Le Porteur d’Histoire traduit l’amour des histoires, des auteurs, des livres…
J’ai grandi dans une famille qui n’avait pas de télé. On allait à la bibliothèque municipale tous les week-ends. Pour nous, c’était naturel et pas seulement pour les romans. Les BD, les séries aussi et d’ailleurs la pièce parle de tout ça.
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Pourquoi un tel succès ?
Je pense qu’aujourd’hui on a un cerveau habitué à recevoir beaucoup d’histoires et d’infos avec une grande rapidité. On est sur son téléphone en regardant la télé, la pub va de plus en plus vite avec des plans de plus en plus resserrés. On peut suivre plusieurs histoires en même temps. On est stimulé quand on découvre une histoire dont on ne sait pas où elle va nous emmener.
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Et avec Le Porteur d’Histoire, la surprise est permanente…
On est continuellement surpris. Au théâtre, sans décor, ça stimule l’imagination. Ça va tellement vite qu’on est obligé d’être actif pour en saisir toute l’ampleur. On se retrouve comme un participant à un jeu de pistes. À la sortie, on va dire “c’est impitchable mais il faut que tu le vois”. Et la meilleure pub se fait par le bouche à oreille.
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Ça rejoint aussi le feuilleton et la série…
Si Alexandre Dumas vivait encore, il travaillerait pour Netflix. J’essaie de réinventer un mythe. J’ai la chance d’avoir accès à un matériau énorme, l’Histoire et la littérature. Quand Shakespeare écrit Roméo et Juliette, il fait l’Histoire à sa sauce.
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Vous qui enchaînez les succès, donnez-nous la recette…
S’il y en avait une, tout le monde l’appliquerait. Il faut savoir raconter quelque chose d’inattendu à un moment donné de l’Histoire. Cyrano est un succès parce que brillamment écrit, en vers mais avec un scénario de film d’action. C’est de là que naît l’originalité. Une simple resucée ne marche pas. Tout créateur doit se contenter de créer, aux autres d’analyser. Je dois continuer à créer de nouveaux spectacles, des films ou des bouquins en me renouvelant, faire de mon mieux pour créer l’œuvre que j’ai envie de voir.
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Comédien, auteur, metteur en scène, réalisateur, écrivain… comment est-ce qu’on fait pour concilier tout ça ?
On s’organise, en partitionnant. On se dit que pendant les trois prochains mois, on se consacre à un tournage, puis à la mise en scène d’une pièce, puis au montage du film. On essaie de se ménager des plages pour être concentré sur une seule œuvre à la fois. On délègue aussi beaucoup. Je différencie la partie création et la maintenance (un spectacle qui prolonge).
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Est-ce qu’il y a des passerelles entre le fait d’être acteur et metteur en scène ?
Le fait d’être acteur nourrit grandement la façon de mettre en scène. Tous ces aspects du métier se nourrissent et m’aident à ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. J’aime l’idée de ne jamais m’ennuyer.
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Pourquoi remonter la pièce avec les comédiens différents, comme si c’était une sorte de franchise maison ?
Ça n’est pas une volonté personnelle. Le Porteur d’Histoire a été un succès du off à Avignon. Sans tête d’affiche, c’était miraculeux. Après Paris, on l’a remontée à Lyon avec des acteurs lyonnais. Ça remet un peu d’énergie et ça fait du bien d’avoir du sang neuf. Quand j’ai la sensation que l’équipe du théâtre va avoir une vraie exigence artistique, je dis “on y va”. C’est ce qui s’est passé avec le Théâtre 100 Noms.
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Entre Le Porteur d’Histoire et Une histoire d’amour, il y a en commun le mot histoire…
Et 10 ans d’écart. Ça reste une constante de raconter des histoires. Le Porteur parle de l’Histoire avec des aventures entremêlées et Une histoire d’amour parle plus de l’intime.
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On sait qu’Une histoire d’amour est inspirée de votre vie mais quelles sont vos sources ?
Une histoire frappe toujours de manière inattendue. J’ai trois manières de trouver une idée. La lecture : un roman, un journal ou sur le net. Ça peut être quelque chose qu’on me raconte ou alors c’est quelque chose que je vais vivre. Une histoire d’amour, c’est parti de la chanson de la dernière scène. J’ai pensé à la fin mais je n’avais pas le reste.
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Au-delà de raconter votre histoire, votre force n’est-elle pas de savoir décliner toute la palette des émotions ?
L’émotion, c’est la vie. S’il n’y a pas d’émotion, il n’y a pas d’intérêt à raconter l’histoire. De pièce en pièce, je les explore. Si je suis ému, je vais avoir envie de transmettre cette émotion. Tout auteur se raconte un peu et moi j’aime raconter quelque chose où il y a toujours de l’espoir. Une histoire d’amour, ça pourrait facilement tourner au mélo. Il faut compenser par de la comédie. Comme chez Shakespeare, j’aime entremêler les deux pour qu’on n’en ressorte pas plombé.
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Et pour la suite, qu’est-ce que vous préparez ?
Je viens de lancer Les Producteurs, une comédie musicale à Paris. Je pense réaliser un deuxième film. L’essentiel, c’est de continuer à faire ce qu’on aime.
Propos recueillis par Patrick Thibault
Crédit photos : © DR