Ours

Il y a quelques années de cela, Ours (Charles Souchon, fils d’Alain Souchon) était sorti de sa tanière pour se présenter au monde. Aujourd’hui, il signe 15 ans de carrière ponctués par de nombreuses collaborations qui laissaient à un ours bien léché les portes grandes ouvertes vers un nouveau monde.
- Vendredi 4 avril 2025 à 20h30
44270 Machecoul
L'interview

Après deux dates en famille début mars à Nantes, Ours – de son vrai nom Charles Souchon – ressort de sa tanière pour un concert avec son projet solo du côté de Machecoul. Rencontre.
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Votre pseudo, c’est parce que ça sonnait bien ou parce que ça dit quelque chose de vous ?
Ça dit quelque chose de mon rythme de vie mais pas de moi. Quand on écrit des chansons, on est enfermé dans un travail assez solitaire. Cette hibernation dure environ 1 an et demi, et ensuite c’est complètement l’inverse. On sort de notre tanière, on est en mouvement, on va sur les scènes, on est entouré. C’est plus extraverti. Les musiciens ont des vies d’ours !
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Votre premier album s’appelait Mi et le deuxième El, pour former Miel. Après Mitsouko (2021), vous auriez pu appeler votre nouveau disque Rita…
Mon premier s’appelait Mi parce que c’était la note de musique qui revenait le plus souvent. Je ne sais jamais comment nommer un disque, qui est un répertoire de plusieurs humeurs. Ce n’est pas naturel chez moi. Mais je suis allé plus loin. Après Mi et El, mon troisième album s’appelait Pops. C’était donc la trilogie Miel Pops ! Là, j’ai cassé ce délire avec Le spleen d’une vie sublime.
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Musicalement, ce disque marque aussi une rupture…
Il est plus intime que les précédents. J’ai moins orchestré. Je voulais être au cœur de la voix, de l’émotion. Je suis parti du piano ou de la guitare, avec seulement quelques batteries et basses ajoutées ici et là. Même dans l’écriture, il se veut plus direct. J’enrobe moins les mots pour les faire rentrer à tout prix dans la musique. Ils peuvent déborder, accrocher un peu. Pour la première fois, j’ai privilégié ce qu’ils évoquent plutôt que leur manière de sonner.
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Vous avez composé pour le théâtre. Que vous inspirent les coupes budgétaires en Pays de la Loire ?
Je trouve ça scandaleux. La culture, c’est essentiel. C’est un lien social, c’est pour l’éducation… En plus, je connais bien la région. Il y a quelques années, j’ai répété une tournée à Nantes dans les studios de Trempolino. J’ai aussi écrit tout un album à Nantes. J’y avais loué un Airbnb pour casser ma routine parisienne, rue du Château. C’est là que j’ai composé plusieurs morceaux du Soldat rose, le conte musical en collaboration avec mon père et mon frère.
Propos recueillis par Matthieu Chauveau
Crédit photos : © Jules Faure