United States of Abstraction

On dit souvent que Paris aurait perdu son rôle de capitale de l'art après la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, de nombreux artistes américains ont profité de la bourse du G.I. Bill qui permettait à tout ancien combattant de venir étudier en Europe et donc à Paris. L'exposition retrace cette forte présence qui a contribué à redéfinir l'art abstrait en France. Dans la période de contrainte que nous connaissons, c'est véritablement l'exposition qui fait du bien. Comment ne pas se laisser happer par les coloristes abstraits qui illuminent le patio ? Sam Francis et Joan Mitchell en majesté qui dialoguent et se répondent. Jean-Paul Riopelle, James Bishop, Paul Jenkins, Kimber Smith… Avant, la première section réunit des œuvres exposées par le critique Michel Tapié qui promeut l'art abstrait à Paris : Alfred Russel, Alfonso Ossorio, Mark Tobey, Sam Francis déjà. Le troisième chapitre étudie les rapports entre les artistes américains et français afin de voir comment ils ont renouvelé l'abstraction géométrique. Ellsworth Kelly, Ralph Coburn, Jack Youngerman ou William Klein face à François Morellet, Alexander Calder et Jean Arp.
Ne pas avoir accès à cette exposition qui était en place depuis février était une injustice totale. Ouverte depuis que c'est possible, c'est à dire depuis le 19 mai, il faut maintenant réserver un créneau à l'avance et espérer que le Musée puisse accueillir davantage de visiteurs.

Patrick Thibault