Les heures d'été : Le tour du monde en 42 jours
18 lieux investis, avec une belle place accordée aux parcs nantais, une quarantaine de rendez-vous multiculturels et multiformats (concerts, lectures, ciné en plein air), le tout évidemment gratuit. En 2021 plus que jamais, Les Heures d’Été ont un délicieux parfum de liberté. À consommer sans modération.
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Halal là
Il est l’un des plus grands percussionnistes en activité. Un joueur de darbouka qui réinvente la pratique de son instrument en s’inspirant de la tradition mais pour en tirer des motifs très contemporains. Si on ajoute une double culture franco-libanaise et un emménagement récent à Nantes, on comprend pourquoi Wassim Halal tient une place centrale aux Heures d’Été. Incarnation idéale de l’esprit du festival, le musicien donne trois concerts : en solo pour la soirée d’ouverture, en duo avec l’accordéoniste finistérien Jérôme Soulas et en groupe sous le nom de Polyphème. Immanquable, ce dernier réalisera un fantasme pour tout amateur de percussions : la rencontre du gamelan indonésien (carillons, gongs, claviers…) et de la darbouka orientale.
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Folle idée ?
L’ensemble Stradivaria et Angers Nantes Opéra aux Heures d’Été ? Le festival pousse l’ouverture à son paroxysme en accueillant les musiques dites “savantes”, que certaines mauvaises langues accusent d’être trop repliées sur elles-mêmes. Un reproche qu’on ne fera pas aux deux structures ici associées. Autour d’un octuor à vent, Stradivaria fait prendre un bon bol d’air frais au classique, en baladant dans les parcs de Procé, de la
Gaudinière et au Jardin des Plantes. Le chœur d’Angers Nantes Opéra, lui, nous fait découvrir les zarzuelas, prototypes d’opéras-comiques nés au 17e siècle en Espagne, à la fois éminemment populaires et construits avec des formes rythmiques et mélodiques audacieuses.
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Désir de rencontres
Favoriser le mélange entre les cultures est depuis toujours l’ambition des Heures d’Été. S’il est possible cette année, de prendre le volant d’une Cadillac pour l’Italie (Le Corniaud en ciné plein air), les plus belles rencontres auront lieu sur scène. Entre le public et les artistes, mais aussi entre les musiciens eux-mêmes, parfois venus de contrées éloignées. On appelle ça une Interzone quand le guitariste d’un des plus emblématiques groupes de rock français (Serge Teyssot-Gay, ex-Noir Désir) entremêle ses cordes avec celles d’un joueur de oud syrien (Khaled Aljaramani). Quand le Breton Erwan Hamon et le Palestinien Yousef Zayed croisent leurs flûte, guimbarde, oud et percussion, on est même tenté de parler de convergences des luttes (musicales).
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Matthieu Chauveau
