Pierrick Sorin - Faire bonne(s) figure(s)
L’exposition présente une sélection d’œuvres anciennes et récentes, tout en donnant place à une nouvelle création conçue pour l’espace du Patio. Installations vidéo et théâtres optiques mettent en lumière le goût de l’artiste pour la poésie de l’illusion.
- Du vendredi 19 avril 2024 au dimanche 1 septembre 2024
- Lundi : 11:00 - 19:00
- Mercredi : 11:00 - 19:00
- Jeudi : 11:00 - 19:00
- Vendredi : 11:00 - 19:00
- Samedi : 11:00 - 19:00
- Dimanche : 11:00 - 19:00
44000 Nantes
L'article
Le Musée d’arts de Nantes propose une impressionnante rétrospective des œuvres de Pierrick Sorin. Réjouissante, drôle, incroyablement poétique.
Avec Pierrick Sorin, il faut se méfier des apparences. Ce que l’on croit voir, comprendre, saisir de ses œuvres semble, dans un premier temps, banal, terre à terre. Mais on perçoit vite que les choses sont plus complexes, tordues, étranges, fascinantes. L’artiste, mine de rien, se joue du réel pour le propulser dans une autre dimension. à travers toutes sortes de dispositifs optiques, mêlant les images aux objets réels, détournant les situations quotidiennes, se moquant de sa propre figure ou de celle du spectateur, Pierrick Sorin conçoit chacune de ses œuvres comme un tableau, un petit théâtre où se joue quelque chose qui interroge l’art, l’humanité, l’absurdité et la joie de vivre et de créer. La grande installation qu’il a conçue pour le Patio du musée met en scène un laveur de vitres qui peu à peu se fait prendre au jeu de son travail et se met à composer, avec sa raclette et ses mousses colorées, de grandes propositions plastiques gestuelles, lyriques. L’ouvrier se fait peintre, à moins que ce ne soit l’inverse. La transparence de la vitre se révèle être l’écran d’une projection picturale et philosophique particulièrement jouissive. Des auto-filmages de la fin des années 1980 aux dernières œuvres, en passant par les mises en scènes d’opéra, l’exposition retrace l’évolution d’un art explorant, manipulant l’image, et révèle un artiste qui s’amuse à en déjouer les codes, multipliant les illusions, les pièges optiques avec saveur. Il faut prendre le temps d’en faire le tour et ne pas oublier d’aller jusqu’à la Chapelle de l’Oratoire qui prend une dimension onirique et musicale fascinante.
Christophe Cesbron
Crédit photos : Peindre et nettoyer, ou la volonté à l’œuvre © Pierrick Sorin