Policier
Tout, tout de suite
Des portes explosent. Les policiers casqués, armés, font irruption de nuit dans des appartements : défilent à l’écran les visages des interpellés, beurs, blacks, blancs. Tous ont moins de vingt ans. Ceux que la presse appellera les «barbares». On est en février 2006. La police quelques heures plus tôt a trouvé le corps moribond d’Ilan (Halimi) sur le bord d’une route à Sainte-Geneviève-des-Bois, nu, brûlé à 80 %.
De Richard Berry, avec Richard Berry, Steve Achiepo, Marc Ruchmann, 1h51, France
Horaires du 23 au 29 Avril
L'avis de la rédaction
C’est quoi ? Un polar réaliste qui revient sur le calvaire d’Ilam Halimi, servi par un ensemble de jeunes acteurs bluffants.
Verdict Richard Berry est resté au plus proche de l’ouvrage de Morgan Sportès qu’il adapte. Évitant l’approche psychologique et le jugement, le film s’en tient aux actes pour décrire la barbarie. Le résultat est terrifiant, reflétant une jeunesse paumée, dominée par l’appât du gain et inébranlable dans ses convictions déplacées, dont le fonctionnement échappe totalement à la police.
L.K
L'article
LES BARBARES
Richard Berry réalise un polar haletant et réaliste sur l’affaire du gang des barbares. Il est servi par un ensemble de jeunes comédiens bluffants, notamment Steve Achiepo dans le rôle difficile de Youssouf Fofana.
Le film est adapté de l’ouvrage éponyme de Morgan Sportès qui a reçu le prix Interallié en 2011. Un roman-enquête qui s’attachait à retranscrire tous les éléments du dossier judiciaire et policier (interrogatoires, coups de fil entre le père de la victime et Fofana, etc.) pour éviter toute approche sentimentale, psychologique ou accusatrice et s’en tenir au plus près des faits. Richard Berry est resté sur le même principe et le résultat est terrifiant, reflétant une jeunesse paumée, dominée par l’appât du gain et inébranlable dans ses convictions déplacées. Un univers clos, où la soumission au plus agressif l’emporte sur l’empathie pour la souffrance d’autrui et dont le fonctionnement irréfléchi échappe totalement à la police. Appliquant des méthodes inadaptées, celle d’un enlèvement classique, elle entraînera dans une course à la montre pathétique la famille et, notamment, le père d’Ilam (joué avec sobriété par Berry lui-même) auquel le film rend un hommage digne et compatissant.Laurence Kempf