Tout sur la mère. L'interview de Cécile de France
Dans Par amour, Cécile de France incarne une mère prête à beaucoup pour chercher à comprendre un fils recroquevillé dans son imaginaire. À l’occasion de l’avant-première au Pathé Nantes, nous avons rencontré la comédienne ainsi que la réalisatrice du film Elise Otzenberger.
Propos recueillis par Matthieu Chauveau
Comment est née l’histoire de Par amour ?
Elise Otzenberger : En regardant mes deux enfants jouer. Mon plus petit a eu longtemps un ami imaginaire. Je l’observais et je me disais : et si tout ça était vrai ? Ensuite, j’ai fait une petite potion magique de toutes mes obsessions. J’avais envie de parler de la famille avec l’idée qu’on se reconnaisse dans celle-ci. Cette famille est pour ainsi dire normale, elle ne vit pas dans la précarité, ne connaît pas de drames terribles. Malgré tout, la vie est difficile : elle se fait emporter par des peurs, des angoisses, la société l’écrase un peu.
Cécile, qu’est-ce qui vous a plu dans ce personnage de mère ?
Cécile de France : J’ai d’abord aimé son évolution : c’est une mère vraie, crédible, qui démarre son parcours enfermée dans sa charge mentale. On se demande comment elle va s’en libérer. J’aimais la proposition d’Elise d’une réponse à chercher dans la part d’enfance du personnage, qui va honorer la confiance que lui fait son fils. Il y a ensuite des éléments de fantastique qui arrivent de manière très poétique et suggérée, et l’idée que c’est l’amour entre cette maman et cet enfant qui va les amener à un récit commun.
Le film commence comme un drame psychologique, puis prend une autre direction. On pense à certains moments au Sixième sens, à des films de Spielberg... La fin m’a personnellement rappelé Take shelter de Jeff Nichols.
EO : Merci ! J’ai commencé le cinéma – d’abord comme actrice puis comme scénariste et cinéaste – parce que je voulais vivre comme dans les films que j’aimais. Mon travail est donc nourri de mon expérience de spectatrice. Jeff Nichols est l’héritier de Spielberg, dans le fantastique mais surtout dans sa manière de parler de l’intime. J’aime la manière dont ces cinéastes se servent du genre pour raconter la famille. Je m’en suis inspirée, même si le traitement du fantastique reste à notre mesure dans le film. On est quand même loin d’Hollywood (sourire) !
Par amour Sortie le 15 janvier
Photo : © Matthieu Chauveau
