Un été ici et pourtant ailleurs
Et si cette foutue crise sanitaire était l’occasion de (re)découvrir ce qu’on finirait par oublier. Pas besoin d’aller loin et de cramer son bilan carbone. Le département nous permet de voyager entre la terre et l’eau. Et de nous retrouver ailleurs… tout en restant ici. Bel été à vous.
par Vincent Braud
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Venise n’est pas en Italie
Si Nantes fut, dit-on, “la Venise de l’Ouest” au XIXe, il faut aller à Clisson pour retrouver un air d’Italie. Pas de canaux, ici, mais une rivière, la Sèvre nantaise, qui paresse aux pieds des remparts du château médiéval. Pas loin, l’église Notre-Dame et son campanile et, à Gétigné, la villa néo-classique que fit construire François-Frédéric Lemot. Le charme et les couleurs de l’Italie à une demi-heure de Nantes.
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On a marché sur la lune
Nul ne sait si les édiles de La Haie-Fouassière ont vu des extra-terrestres mais, au début des années 90, ils ont demandé à Jean-Claude Imbach d’imaginer une “œuvre” mettant en valeur les richesses de la commune : le muscadet, la fouace et le petit-beurre. Et voilà que débarquent d’une soucoupe venue d’ailleurs trois cosmonautes… Il ne manque plus que le Glaude de La Soupe aux choux.
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Histoire d’eau
Si Rennes a bien vu naître Niagara, c’est à Nantes qu’on peut voir des chutes d’eau qui n’ont (presque !) rien à envier à celles de l’Ontario. Que serait le jardin dit “extraordinaire” sans ces chutes d’eau tombant des hauteurs de l’ancienne carrière Miséry ? Aménagé par le service des espaces verts de la ville, le jardin est devenu un lieu de promenade familiale et un spot pour photos de famille dans un cadre bucolique.
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Vallet for ever
Si Los Angeles a son cimetière de légende (Hollywood for ever), celui de Vallet présente une impressionnante collection de tombeaux-mausolées. La tradition remonte au siècle dernier : ce cimetière est la dernière étape pour les “gens du voyage”. Entrer dans le cimetière de Vallet, ce n’est pas toucher l’au-delà mais c’est un étonnant voyage du souvenir. Du marbre et des verrières à profusion. Un côté west coast.
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L’île du soleil levant
Vous hésitiez entre les jardins de Kyoto et ceux d’Okayama et vous calculiez déjà les effets du voyage sur votre bilan carbone quand on vous a parlé de l’île de Versailles. La ville de Nantes a aménagé, dans les années 80, cet ancien îlot sur l’Erdre, longtemps occupé par des tanneurs et des charpentiers de marine, en authentique (?) jardin japonais et non à la française. Rocailles, cascades et bâtiments… comme un petit coin du pays du soleil levant.
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Canyon de muscadet
Ce n’est pas tout à fait le Kings canyon du centre australien, ni le Grand canyon de l’Arizona… il n’empêche que le décor impressionne : d’un côté le piton granitique de Château-Thébaud, de l’autre les falaises de Maisdon-sur-Sèvre et, entre les deux, coule une rivière, la Sèvre. Sur place, une base de loisirs accueille jeunes et moins jeunes aventuriers. On y pratique l’escalade, l’exploration dans les arbres, le kayak et le canoë, l’équitation… et on peut même y bivouaquer.
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Entre Hanoï et Hô Chi Minh-Ville
Certes Saint-Herblain n’est pas Hué. Ni Tây Ninh. Pas de Saint-Siège bouddhiste à l’ouest de Nantes mais, néanmoins, un ensemble de constructions authentiquement vietnamiennes. Depuis le début des années 90, l’association culturelle bouddhique de l’Ouest dispose d’une pagode (agrandie en 2002), enrichie de portiques traditionnels, d’un jardin de la sérénité et même d’une cloche d’une demi-tonne, fondue au Vietnam. En 2008, le domaine
de l’ancienne ferme de l’Orvasserie qui abrite désormais la pagode Van Hanh a reçu la visite du Dalaï Lama.
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Salants ou pas…
Marais de Goulaine, marais Audubon à Couëron, marais de Brière entre Saint-Joachim et Saint-Lyphard, marais salants du côté de Guérande… le département ne compte pas moins de 72 000 hectares de zones humides. L’abandon d’un projet d’aéroport a contribué à sauvegarder un patrimoine naturel exceptionnel. Salants ou pas, ces marais se visitent. En barque ou à cheval. L’impression de se retrouver, en pleine nature, entre le ciel et l’eau. Pas de flamands roses comme en Camargue, pas d’alligators comme en Louisiane mais dépaysement garanti.
Passer le cap
Nul besoin d’aller au bout du monde pour toucher… le bout du monde ! De Mesquer à Bourgneuf-en-Retz, la côte recèle nombre de criques paisibles, de petites plages (presque) secrètes ou encore d’amas de rochers qui, depuis des siècles, se battent contre vents et marées. À vous d’y retrouver votre cap de bonne espérance sans (trop) penser à la rentrée.