Sculpture
Hyper sensible
Avec plus de trente œuvres de onze sculpteurs et sculptrices internationaux, dont certaines inédites, le Musée d’arts explore le caractère profondément humain et sensible de cette sculpture méticuleusement réaliste, dont l’effet d’illusion est particulièrement saisissant. Avec des œuvres de Gilles Barbier, Berlinde De Bruyckere, John DeAndrea, Daniel Firman, Duane Hanson, Sam Jinks, Tony Matelli, Saana Murtti, Evan Penny, Marc Sijan, Tip Toland.
Photos : Tip Toland, If I Hold My Breath, Will I Rise, 2021. Courtesy Traver Gallery, Collection Kathleen Leahy. © Photo Wik
Duane Hanson, Flea Market Lady © Musée d’arts de Nantes, photo : Cécile Clos / Sans titre (Babies) © Sam Jinks / Tony Matelli, Josh © Andréhn-Schiptjenko
Dates :
- Du vendredi 7 avril 2023 au dimanche 3 septembre 2023
Horaires :
- Lundi : 11:00 - 19:00
- Mercredi : 11:00 - 19:00
- Jeudi : 11:00 - 21:00
- Vendredi : 11:00 - 19:00
- Samedi : 11:00 - 19:00
- Dimanche : 11:00 - 19:00
Lieu :
Musée d'arts de Nantes, 10, rue Georges-Clemenceau
44000 Nantes
44000 Nantes
Prix :
de gratyit à 9€
L'avis de la rédaction
Plus vraies que nature
Elle est formidable cette exposition qui confronte le spectateur à une forme particulièrement déroutante : la sculpture hyperréaliste. Né dans les années 1960 aux USA, l’hyperréalisme connaît aujourd’hui un renouveau d’intérêt autant du côté du public que de certains jeunes artistes qui en réactualisent les codes. Dans le Patio du musée, les sculptures « plus vraies que nature », arrêtées dans des postures, des gestuelles, des attitudes parfois quotidiennes, banales drôles ou introspectives, ont une présence incroyable, parfois dérangeante, souvent touchante. Elles questionnent le public sur sa propre réalité et humanité.Christophe Cesbron
5 raisons d’aller visiter l’exposition Hyper sensible
1. Faire face aux sculpturesApparu aux USA dans les années 60, l’hyperréalisme affirme un intérêt pour la représentation précise de la réalité humaine, dans tout ce qu’elle a de banal, d’imparfait, de non remarquable. Les sculptures sont réalisées à partir de moulage de corps réels, coulées en plâtre, bronze, résine ou silicone, peintes, agrémentées de poils, de cheveux, accessoirisées, mises en situation.
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2. Vivre une expérience troublante
La confrontation avec des corps d’un tel réalisme, nus, habillés, dans des gestuelles parfois très introverties, drôles, ou bloquées, est déstabilisante. Les sculptures ont une présence physique incroyable mais semblent nous être complètement absentes. C’est comme si nous n’existions plus pour elles.
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3. Hésiter entre réel et représentation
Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? Ce personnage est-il une sculpture ou un gardien de salle ? Est-ce une visiteuse ou une œuvre ? Et moi, qui suis-je dans cet espace muséal ? La sculpture renvoie une troublante image miroir : je vois en elle quelque chose de moi, qui parfois me fait rire, parfois me fait mal, qui souvent m’interroge.
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4. Aller au plus près de la peau
La sculpture hyperréaliste est sans concession. Loin d’idéaliser les corps, elle saisit les imperfections de la peau : rides, taches, pilosité, veinules, poches… Elle en dit beaucoup sur notre humanité et notre précarité.
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5. Se perdre et se retrouver
Bien pensée, bien documentée, l’exposition propose un parcours labyrinthique rythmé, ouvrant dans les cimaises de larges fenêtres qui permettent au spectateur d’entrevoir les différentes sections et de s’y perdre. Au pied des murs, les “Weeds” de Tony Matelli (moulages de plantes adventives), semblent sortir du sol. Vives, fleuries, “plus vraies que nature”, elles portent sur leurs feuilles des traces de maladie, participant elles aussi à une certaine forme de fiction.
Christophe Cesbron