Le Meilleur de Scopitone
Le festival Scopitone continue de mêler nuits electro et arts numériques sous le signe de la découverte. Un cocktail réjouissant et plein de surprises. Laissez-vous guider.
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# Sélection Matthieu Chauveau et Patrick Thibault
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Les «têtes d'affiche»
Étienne de Crécy en 2019, Nina Kraviz en 2018... Sans tout miser sur les têtes d’affiche, Scopitone a toujours eu le don pour dégoter de vraies stars des consoles. Mais face à la hausse exponentielle des cachets (on parle même de demandes de jets privés !), le festival a su garder la tête froide. Et tant mieux parce que les noms qui trônent en haut de l’affiche brillent de la plus belle manière qui soit : par leur qualité artistique. Lors des fameuses nuits electro, impossible de rater Molécule, qui surprend avec un nouvel album hyper efficace, enregistré en Jamaïque, et Madben, référence d’une techno bouillonnante inspirée des maîtres de Detroit. Autre pointure à surligner dans son agenda, l’Anglais Max Cooper, pour des sons plus planants mais non moins transcendants.
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Découverte et diversité
Des têtes d’affiche qui n’en sont pas tout à fait mais des découvertes qui en sont totalement. Scopitone 2023, c’est la promesse d’embrasser dans les meilleures conditions possibles (en live et avec une scéno aux petits oignons) la crème de la nouvelle scène electro. Et celle-ci est en pleine mutation avec désormais 75 % d’artistes femmes dans la prog, qui viennent de tous horizons, tant géographiques qu’esthétiques. Pour preuve Sama’ Abdulhadi dont la techno aérienne livre un regard inédit sur le pays d’où elle est originaire (la Palestine), Sofia Kourtesis, Péruvienne basée à Berlin, qui mélange house, chant en espagnol et pop, ou encore l’Islandaise Sunna Margrét, adepte de la douce mélancolie propre au trip-hop, mais boostée par de puissants rythmes downtempo.
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Voyage, voyages
Toutes en accès libre, les expositions de Scopitone traitent des explorations d’artistes et des voyages. Le festival produit une création de Paul Duncombe qui réunit art et science autour du cratère météoritique inondé de Manicouagan au Québec. En vis-à -vis, un projet de Sébastien Robert sur les aurores boréales. Des œuvres poétiques signées Magalie Mobetie ou David Bowen qui, grâce à un capteur dans l’Océan pacifique, reproduit dans l’espace d’exposition l’intensité des vagues. Toutes ces installations posent la question de l’évolution du monde et celle des déplacements de l’homme et ses conséquences. On a un faible pour Artificial Botany, magnifique installation immersive du collectif Fuse, qui utilise l’intelligence artificielle pour révéler la beauté des herbiers.
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SCOPITONE du 13 au 17 septembre, île de Nantes.
Photos : Molécule © Goledzinowski / Sama’ Abdulhadi © DR / Sofia Kourtesis © Enviar / © Paul Duncombe / © David Bowen